Narrow Terence
Narrow Terence est un groupe de musique français originaire de Rognes dans les Bouches-du-Rhône, fondé par les frères Antoine et Nicolas Puaux en 2004. Narrow Terence trouve l’origine de son nom dans l’association du mot Narrow (hommage à la chanson de Chokebore du même nom sur l’album A Taste for Bitters) et du prénom Terence qui fut pour les fondateurs « l’une des rencontres humaines les plus déterminantes pour leur avenir de musiciens […] un grand gars calme et charismatique au style nordique, féru de musiques en tous genres », décédé peu après leur rencontre. Associés, les deux mots créent donc un personnage, « Narrow Terence » (littéralement : Terence l’Etroit), « à la fois muse, icône et narrateur imaginaire des chansons du groupe ».
À la suite d’une sombre histoire de coups portés dans les loges d’une salle de concert parisienne, Antoine et Nicolas Puaux avaient dû ouvrir une parenthèse au sein du projet Narrow Terence et écoper de quelques TIG dont ils ont su tirer profit. D’où le titre de ce nouvel opus, Violence With Benefits ou comment faire d’un chemin de croix le médium d’une inspiration renouvelée de laquelle devra jaillir le fruit mûr et raffiné de la repentance. Sur le fond turquoise de la pochette se détache le visage abîmé d’un Saint Charles Borromée qui, de son œil encore valide, pose un regard indulgent sur celui qui a commis la faute, priant pour qu’il retrouve le chemin de la vertu. Lui qui réforma l’Église et la musique sacrée, au profit d’une discipline accrue et d’une polyphonie chorale qui devait mettre en avant le sens des textes par un accord judicieux avec la mélodie, se trouve être aujourd’hui la figure de proue ironique d’un album païen.
Un album païen certes, mais toutefois fortement influencé par le religieux. D’une part, en raison des conditions évoquées plus haut dans lesquelles il a été créé, qui déterminèrent sa thématique et, d’autre part, parce que c’est en une chapelle baroque qu’il fut immortalisé. Enregistré live et en moins de 48h, ce disque est d’une ampleur majestueuse et d’une authenticité touchante. Beaucoup moins métal que son prédécesseur, il relève néanmoins d’un même esprit de composition, celui d’un songwriting sophistiqué et orchestral où l’expressivité de l’instrumentarium répond au chant rocailleux d’un mystérieux personnage. Il fait d’ailleurs un écho acoustique à Narco Corridos en la présence d’une réinterprétation de Wet Dead Horses, dépouillée de ses guitares saturées et de ses voix hurlées pour laisser place à un hymne épique et harmonieux à la dimension narrative exaltée.
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